De Goethe a Einstein, passando por Bergson e Freud, os maiores pensadores modernos afirmaram sua dívida para com aquele que consideram o maior dos filósofos: Baruch Spinoza

Frédéric Lenoir, philosophe et écrivain, consacre son dernier ouvrage à Baruch Spinoza. Il nous résume les clés de la pensée de ce grand théoricien, qui recommandait d’“user des choses, y prendre plaisir autant qu’il se peut”.

De Goethe à Einstein, en passant par Bergson et Freud, les plus grands penseurs modernes ont affirmé leur dette envers celui qu’ils considèrent comme le plus grand des philosophes : Baruch Spinoza, théoricien hollandais du XVIIe siècle. Exclu à 23 ans de la synagogue pour avoir proposé une lecture rationaliste des Livres saints, Spinoza a mené une existence modeste, refusant les rentes et gagnant sa vie comme simple polisseur de verre. À travers deux ouvrages majeurs – Éthique (Le Livre de poche) et Traité théologicopolitique (Allia) –, il a révolutionné notre vision du monde. Précurseur des Lumières, il est le premier penseur occidental à imaginer un État de droit fondé sur la séparation des pouvoirs politiques et religieux, et garantissant la liberté de conscience et d’expression des individus. Pionnier de l’exégèse historique et critique des textes religieux, ancêtre de la psychanalyse (il montre que nous ne sommes pas libres, car nous sommes mus, sans le savoir, par nos pulsions, nos désirs et nos émotions), c’est aussi un penseur moniste (Dieu et la nature ne sont qu’une seule et même réalité) dont la vision du divin rejoint celle des sages de l’Inde. Mais surtout, il est un véritable maître de vie qui propose une éthique fondée sur la connaissance de soi visant à nous conduire à la joie parfaite.

Dieu et la nature, un tout

Tout le système de Spinoza repose sur Dieu. Mais il redéfinit le concept de Dieu de manière rationnelle et philosophique : un être infini qui englobe la totalité du réel. « Tout est en Dieu » et il n’y a pas de dualité entre Lui et la nature (le cosmos entier). Cette conception moniste et immanente d’un Dieu impersonnel n’est pas sans rappeler celle de l’Inde et on a souvent qualifié de « panthéiste » la conception spinoziste du divin.

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