Journal Tribune | Pourquoi je ne suis pas social-démocrate, par Alexis Corbière (Député LFI de Seine-Saint-Denis), 16 novembre 2022 | En accès libre | Tradução no final em Português

Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.

TRIBUNE. L’interview de François Ruffin dans « l’Obs » crée le débat à gauche. En se qualifiant de « social-démocrate » et en revendiquant la méthode réformiste, l’élu de la Somme propose une nouvelle stratégie pour faire gagner la gauche en 2027. Dans une tribune, Alexis Corbière, député LFI de la Seine-Saint-Denis, lui répond. Pour lui, cette voie n’est qu’« une impasse ».

Mon camarade François Ruffin a accordé à « l’Obs » une riche interview dans laquelle il revendique une nouvelle identité politique, qu’il annonce en disant de lui-même : « Je vais me soc-démiser. » 

Pleine couverture, l’hebdomadaire titre à côté de sa photo : « Je suis social-démocrate. » Et l’ensemble dessine une stratégie qui permettrait, à ses yeux, de l’emporter en 2027. Puisqu’il ouvre un débat, je veux y apporter mes propres arguments, pointer quelques divergences profondes d’analyse et expliquer pourquoi finalement la voie qu’il propose serait une impasse.

Entretien  François Ruffin : « Je suis social-démocrate »

Avant tout et pour éviter les faux débats, il faut rappeler ce qu’a été la social-démocratie. Dans son épure, le modèle social-démocrate combine une stratégie politique réformiste et une forme d’organisation qui repose sur les liens étroits entre un parti de masse, fortement implanté dans la classe ouvrière, hégémonique et quasi unique à gauche, et un mouvement syndical tout aussi puissant. La convergence des deux forces permet généralement la constitution d’un tissu dense d’associations, instituts de recherche, mutuelles et œuvres sociales diverses. Ce modèle social-démocrate a largement dominé l’histoire politique de l’Europe du Nord après 1945. Les syndicats y sont alors assez puissants pour imposer à un patronat, lui aussi structuré à l’échelle nationale, des compromis favorables aux travailleurs sur le partage de la richesse créée.

La France n’a jamais connu de véritable social-démocratie

Dans l’idéal social-démocrate tel qu’il est né au début du XXe siècle, le capitalisme sera contraint à de tels reculs que, de concessions en concessions, garanties politiquement par la puissance du parti, la révolution sociale deviendra presque inutile. Même si la perspective de dépassement du capitalisme a été progressivement abandonnée par les partis sociaux-démocrates, il est incontestable que ce cadre a permis d’importantes avancées sociales jusqu’aux années 1980 dans toute l’Europe. Mais la France n’a jamais connu de véritable social-démocratie.

Le Parti socialiste de 1971 n’a jamais été un parti de masse, encore moins un parti ouvrier. Le syndicalisme français est divisé et les liens entre le PS et les syndicats ont toujours été très lâches. Paradoxalement, le parti qui s’est peut-être le plus rapproché en France de l’organisation social-démocrate était le PCF dans ses grandes heures, avec sa forte implantation populaire, ses liens étroits avec la CGT, première centrale syndicale du pays, et leur tissu serré d’associations satellites. Mais le PCF n’a jamais assumé ce positionnement.

Les nouvelles ambitions de François Ruffin

Plutôt que la social-démocratie, une autre voie de transformation sociale a été construite dans notre pays à partir de la fin du XIXe siècle, celle du socialisme républicain. Jean Jaurès inscrit l’idéal socialiste dans le prolongement du combat républicain. La conquête de l’égalité sociale ne pourra être achevée sans que la démocratie pénètre jusqu’au cœur du système productif, réalisant ainsi le dépassement du capitalisme. « Le socialisme, c’est la République menée jusqu’au bout avec le maximum de démocratie », écrit Jaurès en 1901. Revenir en 2022 ou 2027 à la social-démocratie, à ses méthodes et aux formes d’organisation qui lui sont consubstantielles n’aurait donc rien de facile dans un pays où elle n’a jamais véritablement existé. Mais, surtout, la voie social-démocrate n’est plus praticable aujourd’hui même si l’impératif d’un partage de la richesse produite plus favorable aux travailleurs n’est pas discutable.

Le consensus social-démocrate des Trente Glorieuses ou son équivalent français reposait en effet sur une croissance économique forte et le caractère national de l’économie. Dans ce contexte, la lutte pour le partage de la richesse entre capital et travail permettait à chacun de prendre une part des fruits de la croissance.

Le patronat devait concéder aux salariés une part de la richesse supplémentaire produite mais l’entreprise en conservait une part elle aussi pour ses investissements et la distribution du profit à ses propriétaires.

Tant que la croissance était là et que les entreprises étaient contraintes de rester dans le cadre national par les restrictions imposées à la circulation des capitaux et des marchandises, le compromis social-démocrate a fonctionné. Jusqu’aux années 1980, il a plutôt bien fonctionné pour les travailleurs.

Désastre écologique

Ceci explique qu’à partir des années 1980, à l’initiative de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, les forces capitalistes ont tout mis en œuvre pour imposer un nouvel ordre économique basé sur la libéralisation des mouvements de capitaux, le libre-échange généralisé, la destruction des protections sociales. Bref, la mondialisation néolibérale.

Pour le dire plus simplement, quand le patron peut délocaliser l’usine sans trop de difficulté, quand le propriétaire est un fonds de pension, quand on peut mettre en concurrence les salariés d’un continent avec ceux d’un autre, il n’y a plus d’espace pour la social-démocratie.

N’oublions pas non plus que le compromis social-démocrate ignore le prix payé par la nature et le climat à la croissance économique. Le productivisme est une autre condition du partage négocié entre capital et travail. Le capital accepte plus facilement les augmentations salariales quand l’exploitation de plus en plus brutale des ressources de l’environnement lui permet de maintenir ses taux de profit. Nous savons désormais à quel désastre écologique cela nous a conduit. C’est une raison supplémentaire et fondamentale pour laquelle il est aujourd’hui impossible de reproduire les solutions du passé.

Entretien  Fabien Roussel face à Benoît Hamon : les « allocs », la gauche et le travail

A cette lumière, on comprend mieux les échecs successifs du PS « social-démocrate » qui n’est pas un problème de personne ou de caractère, mais de stratégie.

Cette impasse a fini par abîmer l’étiquette, à mes yeux définitivement, en l’apposant sur une politique qui n’était plus rien d’autre, de façon caricaturale sous François Hollande, que celle d’un ajustement plus ou moins brutal à l’ordre néolibéral. Pourquoi alors revenir à un modèle qui a échoué ? Dans les années futures, une social-démocratie ressuscitée pourrait-elle avoir d’autre programme qu’une ambition sociale réduite à peu de chose, faute des moyens qui permettraient d’en imposer à un capital financier transnationalisé ? Or c’est bien contre cet adversaire qu’il faudra construire le rapport de force pour une meilleure distribution des richesses et la préservation des conditions de survie sur Terre.

Outre l’impensé écologique, la voie social-démocrate souffre enfin d’un autre défaut majeur : elle ignore, ou au minimum elle sous-estime grandement, l’impératif démocratique. C’est pourtant le verrou à ouvrir pour de prochaines victoires. Pouvons-nous espérer changer la vie des gens tant que de plus en plus de citoyens s’éloigneront de la vie démocratique et des élections parce qu’ils ont, non sans raison, le sentiment que les institutions qui sont censées les représenter les ignorent ? Nous ne parviendrons à imposer ni une meilleure répartition des richesses, ni la planification écologique, ni une relocalisation de l’économie et des productions, sans une mobilisation politique de l’ensemble de la population dans la durée. Pour ramener les citoyens vers l’action politique, il ne suffira pas d’apparaître comme ceux qui témoignent le plus d’empathie, ou qui ont le programme de mesures jugé – par qui d’ailleurs ? – le plus « réaliste » ou le mieux à même d’attirer des hypothétiques électeurs macronistes supposés de gauche. Non.

S’adresser en priorité aux plus éloignés de la vie démocratique

En revanche, il est indispensable de proposer aux citoyens de reprendre le pouvoir sur leurs vies personnelles et leur vie collective. Le combat démocratique doit ainsi être au cœur de notre stratégie de mobilisation populaire. Nous ne devons pas cesser de proposer des droits nouveaux pour les citoyens : d’intervention, de pétition, d’initiative référendaire, de contrôle des pouvoirs, de révocation des élus… Ce programme de révolution démocratique est celui du projet d’Assemblée constituante pour une VIe République que nous portons. Je rappelle que le mouvement profondément populaire des « gilets jaunes » a porté, avec ses expressions propres, une exigence semblable de démocratie, en même temps que la revendication d’un travail et d’une vie digne pour chacun.

Cette nouvelle façon de penser et de faire vivre notre souveraineté restera la caractéristique et la preuve d’un peuple qui n’a pas de maître. Les Français souffrent des coups de menton du tout-pouvoir élyséen et le bonapartisme qu’il diffuse banalise l’exercice autoritaire d’un pouvoir minoritaire. Comme la planification écologique, la revendication démocratique n’est pas un supplément d’âme radical mais bien une condition nécessaire pour construire l’avenir en commun dont a besoin le pays.

Tribune  Stéphane Le Foll : « Pourquoi on a tué ma gauche ? »

Stratégiquement, cet agenda politique commande de nous adresser en priorité à ceux qui sont les plus éloignés de la vie démocratique : d’une part, les électeurs qui s’abstiennent et qui sont massivement issus des milieux populaires ; d’autre part, sur ce point François Ruffin et moi sommes d’accord, les électeurs populaires du Rassemblement national victimes de la crise et bernés par les mensonges antisociaux de l’extrême droite. Mais, aussi difficile que soit la tâche, nous devons nous y astreindre sans concession aucune à la xénophobie et au racisme, sans renoncer d’un pouce aux exigences de l’égalité républicaine et de la solidarité humanitaire. Ce n’est pas en courtisant prioritairement les électeurs du centre gauche que nous progresserons de façon décisive à la prochaine élection. Ce n’est pas par la dissimulation, mais par la vérité et la franchise de notre programme que nous avons rassemblé 7,7 millions de voix lors de la dernière élection présidentielle.

Plutôt qu’en ranimant une social-démocratie zombie, nous l’emporterons en convainquant toujours mieux que la solution aux malheurs du pays passe par une triple rupture : de notre manière de produire et partager la richesse, de notre organisation pour lutter contre le changement climatique et des institutions politiques qui nous permettent de faire société. En trois mots, en construisant une république sociale, démocratique et écologique. La tâche est complexe, certes. Mais, pour l’emporter en 2027, aucun raccourci n’est possible. Et encore moins la nostalgie d’un passé qui n’est plus. Ou pire, qui n’a jamais existé.

Par Alexis Corbière, 16 novembre 2022

————————————————————————————————————————————————

TRADUÇÃO GOOGLE EM PORTUGUÊS

Tribuna | Porque não sou social-democrata, de Alexis Corbière

Alexis Corbière | Deputado da LFI por Seine-Saint-Denis

16 de novembro de 2022 | ACESSO GRATUITO

Este artigo é uma coluna, escrita por um autor externo ao jornal e cujo ponto de vista não compromete a redação.

TRIBUNA. A entrevista a François Ruffin em “l’Obs” cria debate à esquerda. Ao auto-intitular-se “social-democrata” e reivindicar o método reformista, o eleito do Somme propõe uma nova estratégia para ajudar a esquerda a vencer em 2027.

Numa coluna, Alexis Corbière, deputado da LFI por Seine-Saint-Denis, responde ele . Para ele, este caminho é apenas “um beco sem saída”.

O meu camarada François Ruffin deu uma rica entrevista ao “l’Obs” na qual reivindicou uma nova identidade política, que anunciou dizendo de si próprio: “Vou socidemizar. » Capa completa, manchete semanal ao lado da sua foto: “Sou social-democrata. » E o conjunto delineia uma estratégia que, aos seus olhos, nos permitiria vencer em 2027. Uma vez que abre um debate, quero trazer os meus próprios argumentos, apontar algumas divergências profundas de análise e explicar porque é que, em última análise, o caminho que propõe seria um beco sem saída.

Acima de tudo, e para evitar falsos debates, devemos recordar o que foi a social-democracia. Nas suas linhas gerais, o modelo social-democrata combina uma estratégia política reformista e uma forma de organização que se baseia nas estreitas ligações entre um partido de massas, fortemente estabelecido na classe trabalhadora, hegemónico e quase único na esquerda, e um movimento sindical tão poderoso. A convergência das duas forças permite, geralmente, a criação de uma densa rede de associações, institutos de investigação, sociedades mútuas e diversas obras sociais. Este modelo social-democrata dominou largamente a história política do Norte da Europa depois de 1945. Os sindicatos eram então suficientemente poderosos para impor aos empregadores, também estruturados à escala nacional, compromissos favoráveis ​​aos trabalhadores sobre a partilha da riqueza criada.

A França nunca conheceu a verdadeira social-democracia

No ideal social-democrata tal como nasceu no início do século XX, o capitalismo será forçado a recuar de tal forma que, de concessão em concessão, garantido politicamente pelo poder do partido, a revolução social se tornará quase inútil. Mesmo que a perspectiva de superação do capitalismo tenha sido gradualmente abandonada pelos partidos sociais-democratas, é indiscutível que este quadro permitiu um progresso social significativo até à década de 1980 em toda a Europa. Mas a França nunca conheceu a verdadeira social-democracia.

O Partido Socialista de 1971 nunca foi um partido de massas, muito menos um partido dos trabalhadores. O sindicalismo francês está dividido e as ligações entre o PS e os sindicatos sempre foram muito frouxas. Paradoxalmente, o partido que talvez mais se tenha aproximado da organização social-democrata em França foi o PCF no seu apogeu, com a sua forte presença popular, as suas estreitas ligações com a CGT, o principal centro sindical do país, e a sua estreita rede de associações satélites. Mas o PCF nunca assumiu esta posição.

As novas ambições de François Ruffin

Mais do que a social-democracia, foi construído um outro caminho de transformação social no nosso país a partir do final do século XIX, o do socialismo republicano. Jean Jaurès coloca o ideal socialista como uma extensão da luta republicana. A conquista da igualdade social não pode ser alcançada sem que a democracia penetre no seio do sistema produtivo, superando assim o capitalismo. “O socialismo é a República levada a cabo até ao fim com o máximo de democracia”, escreveu Jaurès em 1901. Regressar em 2022 ou 2027 à social-democracia, aos seus métodos e às formas de organização que lhe são consubstanciais não seria, portanto , fácil num país onde nunca existiu verdadeiramente. Mas, acima de tudo, o caminho social-democrata já não é hoje praticável, mesmo que não seja discutível o imperativo de uma partilha da riqueza produzida mais favorável aos trabalhadores.

O consenso social-democrata dos Trente Glorieuses ou do seu equivalente francês baseou-se, de facto, num forte crescimento económico e no carácter nacional da economia. Neste contexto, a luta pela partilha da riqueza entre o capital e o trabalho permitiu que todos coubessem uma parte dos frutos do crescimento. Os empregadores tiveram de conceder aos empregados uma parte da riqueza adicional produzida, mas a empresa também reteve uma parte para os seus investimentos e a distribuição dos lucros aos seus proprietários.

Enquanto existiu crescimento e as empresas foram forçadas a permanecer no quadro nacional devido a restrições à circulação de capitais e mercadorias, o compromisso social-democrata funcionou. Até à década de 1980, funcionava muito bem para os trabalhadores.

Desastre ecológico

Isto explica que a partir da década de 1980, por iniciativa de Ronald Reagan e Margaret Thatcher, as forças capitalistas fizeram todo o possível para impor uma nova ordem económica baseada na liberalização dos movimentos de capitais, no comércio livre generalizado, na destruição das protecções sociais . Em suma, a globalização neoliberal. Dito de forma mais simples, quando o patrão consegue deslocalizar a fábrica sem grandes dificuldades, quando o proprietário é um fundo de pensões, quando podemos colocar os trabalhadores de um continente em concorrência com os de outro, não há mais espaço para a actividade de social-democracia.

Não esqueçamos também que o compromisso social-democrata ignora o preço pago pela natureza e pelo clima pelo crescimento económico. O produtivismo é outra condição da partilha negociada entre o capital e o trabalho. O capital aceita aumentos salariais mais facilmente quando a exploração cada vez mais brutal dos recursos ambientais lhe permite manter as suas taxas de lucro. Sabemos agora a que desastre ecológico isto nos levou. Esta é uma razão adicional e fundamental pela qual é hoje impossível reproduzir as soluções do passado.

Entrevista a Fabien Roussel a Benoît Hamon: “subsídios”, a esquerda e o trabalho

Nesta óptica, compreendemos melhor os sucessivos fracassos do PS “social-democrata” que não é um problema de pessoa ou de carácter, mas de estratégia. Este impasse acabou por danificar o rótulo, a meu ver definitivamente, ao afixá-lo a uma política que já não era outra coisa, de forma caricatural sob François Hollande, do que a de um ajustamento mais ou menos brutal à ordem neoliberal. Porquê então regressar a um modelo que falhou? Nos próximos anos, poderá uma social-democracia reavivada ter outro programa que não uma ambição social reduzida a pouco, devido à falta de meios que permitam a sua imposição ao capital financeiro transnacionalizado? Contudo, é contra este adversário que teremos que construir o equilíbrio de poder para uma melhor distribuição das riquezas e a preservação das condições de sobrevivência na Terra.

Para além do equívoco ecológico, o caminho social-democrata sofre finalmente de outra grande falha: ignora, ou pelo menos subestima enormemente, o imperativo democrático. No entanto, é a fechadura que abre para futuras vitórias. Poderemos esperar mudar a vida das pessoas à medida que cada vez mais cidadãos se afastam da vida democrática e das eleições porque sentem, não sem razão, que as instituições que os deveriam representar os estão a ignorar? Não conseguiremos impor uma melhor distribuição da riqueza, nem um planeamento ecológico, nem uma deslocalização da economia e da produção, sem uma mobilização política a longo prazo de toda a população. Para trazer os cidadãos de volta à acção política, não será suficiente aparecer como aqueles que demonstram mais empatia, ou que têm o programa de medidas julgado – por quem, afinal? – os mais “realistas” ou os mais capazes de atrair hipotéticos eleitores macronistas, supostamente de esquerda. Não.

Dê prioridade aos que estão mais distantes da vida democrática

Por outro lado, é essencial oferecer aos cidadãos a oportunidade de recuperar o poder sobre as suas vidas pessoais e colectivas. A luta democrática deve, por isso, estar no centro da nossa estratégia de mobilização popular. Não devemos deixar de oferecer direitos

novidade para os cidadãos: intervenção, petição, iniciativa de referendo, controlo de poderes, revogação de eleitos… Este programa de revolução democrática é o do projecto de Assembleia Constituinte para uma Sexta República que apoiamos. Recordo que o movimento profundamente popular dos “coletes amarelos” carregava, com expressões próprias, uma exigência semelhante de democracia, ao mesmo tempo que a exigência de trabalho e de uma vida digna para todos.

Esta nova forma de pensar e de dar vida à nossa soberania continuará a ser a característica e a prova de um povo que não tem senhor. Os franceses sofrem os golpes do todo-poderoso governo elísio e o bonapartismo que difunde banaliza o exercício autoritário do poder minoritário. Tal como o planeamento ecológico, a exigência democrática não é um acréscimo radical à alma, mas antes uma condição necessária para a construção do futuro comum de que o país necessita.

Tribuno Stéphane Le Foll: “Porque mataram a minha esquerda? »

Estrategicamente, esta agenda política exige que abordemos como prioridade aqueles que estão mais afastados da vida democrática: por um lado, os eleitores que se abstêm e que são esmagadoramente oriundos da classe trabalhadora; por outro lado, neste ponto concordamos François Ruffin e eu, os eleitores populares do Comício Nacional vítimas da crise e enganados pelas mentiras anti-sociais da extrema-direita. Mas, por mais difícil que seja a tarefa, devemos aderir a ela sem qualquer concessão à xenofobia e ao racismo, sem abdicar nem um centímetro das exigências da igualdade republicana e da solidariedade humanitária. Não é cortejando principalmente os eleitores de centro-esquerda que conseguiremos progressos decisivos nas próximas eleições. Não foi por dissimulação, mas pela verdade e franqueza do nosso programa que obtivemos 7,7 milhões de votos nas últimas eleições presidenciais.

Em vez de fazer renascer uma social-democracia zombie, venceremos convencendo cada vez mais que a solução para os infortúnios do país exige uma tripla ruptura: na nossa forma de produzir e partilhar riqueza, na nossa organização para lutar contra as alterações climáticas e nas instituições políticas que permitem para formarmos uma sociedade.

Em três palavras, construir uma república social, democrática e ecológica. A tarefa é complexa, claro. Mas, para vencer em 2027, não há atalhos possíveis. E menos ainda nostalgia de um passado que já não existe. Ou pior, que nunca existiu.

Por Alexis Corbière, 16 de Novembro de 2022

Deixe um comentário

Este site utiliza o Akismet para reduzir spam. Fica a saber como são processados os dados dos comentários.