Guillaume Apollinaire | Biographie et Poème

Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky nait à Rome le 26 août 1880 de père inconnu. Il est probablement le fils d’un noble officier italien dont sa jeune mère d’origine polonaise, Angelica Kostrowitzky, est la maitresse et avec qui elle aura aussi un autre enfant.

En 1887, Angelica, accro aux jeux de hasard, déménage à Monaco avec ses deux enfants. Mère négligente, elle ne s’occupe pas du tout de l’éducation de ses enfants. Guillaume, enfant à l’intelligence très vive et passionné de lecture, est placé en pension au Collège Saint Charles de Monaco. Il étudie ensuite au lycée Stanislas de Cannes et puis au lycée Masséna de Nice. C’est un élève brillant, mais pourtant il échoue au bac.

En 1900, la famille déménage à Paris. La situation économique précaire de son foyer le pousse à trouver un emploi. Il devient le précepteur d’une jeune aristocrate. Cet emploi l’amène à voyager beaucoup dans une ambiance cultivée et cosmopolite.  Il commence à se consacrer à l’écriture. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de la famille où il est précepteur, mais la jeune fille le rejette.

Apollinaire revient à Paris en 1902. Il travaille d’abord dans une banque ensuite comme journaliste.  Il participe surtout activement à la vie intellectuelle parisienne. Il fréquente les plus grands artistes de son époque comme André Salmon, Max Jacob et Picasso. Il mène une vie de bohème.

Pendant cinq ans, jusqu’en 1912, il entretient une relation passionnée avec Marie Laurencin. En avril 1913, son recueil de poèmes Alcools est publié.

De septembre 1914 à mi février 1915, il a une brève mais intense liaison avec Louise de Coligny-Châtillon, la Lou des Poèmes à Lou.

En 1914, Apollinaire part au front dans l’artillerie. Blessé à la tête en mars 1916, il revient à Paris où il reprend son activité littéraire. Le recueil Calligrammes est publié en avril 1918. En mai il se marie avec Jacqueline Kolb.

Guillaume Apollinaire meurt à Paris le 9 novembre 1919 de grippe espagnole à l’âge de 38 ans.  Du fait de son engagement dans l’armée pendant la guerre, il sera déclaré mort pour la France.


1909 | Poème

La dame avait une robe
En ottoman violine
Et sa tunique brodée d’or
Était composée de deux panneaux
S’attachant sur l’épaule

Les yeux dansants comme des anges
Elle riait elle riait
Elle avait un visage aux couleurs de France
Les yeux bleus les dents blanches et les lèvres très rouges
Elle avait un visage aux couleurs de France

Elle était décolletée en rond
Et coiffée à la Récamier
Avec de beaux bras nus

N’entendra-t-on jamais sonner minuit

La dame en robe d’ottoman violine
Et en tunique brodée d’or
Décolletée en rond
Promenait ses boucles
Son bandeau d’or
Et traînait ses petits souliers à boucles

Elle était si belle
Que tu n’aurais pas osé l’aimer

J’aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes
Où naissaient chaque jour quelques êtres nouveaux
Le fer était leur sang la flamme leur cerveau

J’aimais j’aimais le peuple habile des machines
Le luxe et la beauté ne sont que son écume
Cette femme était si belle
Qu’elle me faisait peur

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

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