Victor Hugo a écrit trois cents lettres d’amour à Juliette Drouet, 21 mai 1844, Le Monde Littéraire

Que veux-tu que je t’écrive ? Que puis-je t’apprendre que tu ne saches ? N’es-tu pas au commencement et à la fin de toutes mes pensées ? O ma bien-aimée…

— Lis donc ce qui est en moi, et vois comme je t’aime.

Tu as été longtemps ma joie ; maintenant tu es ma consolation. Ton regard est si charmant, ton sourire est si ineffable et si doux, tu répands autour de toi un tel rayonnement de grâce, de dévouement et d’amour que j’oublie mon deuil et que je sors de ma nuit en te regardant ! Tout frappé et tout brisé que je suis, il me semble, quand je suis près de toi, qu’il peut encore entrer un peu de lumière dans mes yeux et un peu de bonheur dans mon âme ! — Je t’aime, mon pauvre ange ! Tu as tous les trésors qu’une femme peut avoir dans le cœur et dans l’esprit. Tu es riche, va ! Tu t’es élevée par le plus noble amour à la plus haute vertu. Toi qui m’as ôté tant de jours de deuil, toi qui m’as fait tant de jours de fête, aie un jour de fête aujourd’hui ! Sois heureuse comme tu es bénie ! sois heureuse comme tu es bonne ! Sois heureuse comme tu es aimée !

Écarte de ton beau front et de ton grand cœur les petits chagrins du moment, les ombres, les nuages qui passent ! Tu mérites le ciel. Je voudrais que Dieu te le donnât sans t’ôter à moi ! Qu’il te fît ange en te laissant femme ! 

— Je t’aime ! —

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