Lettre du Général de Gaulle au Président du Conseil Paul Reynaud

Laissez-moi dire sans modestie que je suis le seul capable de commander ce corps qui sera notre suprême ressource.

De-gaulle-radio

Quelques jours avant l’appel du 18 juin, et d’écrire l’une des plus glorieuses pages de l’histoire de France, le général de Gaulle s’adressait une dernière fois au Président du Conseil, Paul Reynaud. Dernière tentative avant l’inéluctable ou mise au clair de ses idées, voici l’une des dernières lettres du général de Gaulle avant de devenir le sauveur de la France et le héros de la seconde guerre mondiale.

Monsieur le Président,

Nous sommes au bord de l’abîme et vous portez la France sur votre dos. Je vous demande de considérer ceci :

1. Notre première défaite provient de l’application par l’ennemi de conceptions qui sont les miennes et du refus de notre commandement d’appliquer les mêmes conceptions.

2. Après cette terrible leçon, vous qui, seul, m’aviez suivi, vous êtes trouvé le maître, en partie parce que vous m’aviez suivi et qu’on le savait.

3. Mais une fois devenu le maître, vous nous abandonnez aux hommes d’autrefois. Je ne méconnais ni leur gloire passée ni leurs mérites de jadis. Mais je dis que ces hommes
d’autrefois – si on les laisse faire – perdront cette guerre nouvelle.

4. Les hommes d’autrefois me redoutent parce qu’ils savent que j’ai raison et que je possède le dynamisme pour leur forcer la main. Ils vont donc tout faire aujourd’hui comme hier – et peut-être de très bonne foi – , pour m’empêcher d’accéder au poste où je pourrais
agir avec vous.

5. Le pays sent qu’il faut nous renouveler d’urgence. Il saluerait avec espoir l’avènement d’un homme nouveau, de l’homme de la guerre nouvelle.

6. Sortez du conformisme, des situations « acquises », des influences d’académie. Soyez Carnot, ou nous périrons. Carnot fit Hoche, Marceau, Poreau.


7. Venir près de vous comme irresponsable ? Chef de cabinet. Chef d’un bureau d’étude ? Non ! J’entends agir avec vous, mais par moi-même. Ou alors, c’est inutile et
je préfère commander !

8. Si vous renoncez à me prendre comme sous-secrétaire d’Etat, faites tout au moins de moi le chef – non point seulement d’une de vos quatre divisions cuirassées – mais bien du corps cuirassé groupant tous ces éléments.

Laissez-moi dire sans modestie, mais après expérience faite sous le feu depuis vingt jours, que je suis le seul capable de commander ce corps qui sera notre suprême ressource. L’ayant inventé, je prétends le conduire.

Général de Gaulle

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