CONTE POUR LE PETIT PEUPLE QUI REFUSE LA FATALITÉ | Yasmina khadra

Adawado était un enfant pygmée fasciné par les géants. Il disait à ses frères : « Un jour, je serai tellement grand qu’en levant la jambe je longerai les montagnes. Je vivrai la tête dans les nuages et je n’aurai qu’à tendre la main pour décrocher la lune. ». Lorsqu’il atteignit l’âge adulte, il constata qu’il était toujours petit et que la nature l’avait conçu ainsi. Parce qu’il refusa de vieillir sans grandir, Adawado grimpa au sommet du plus haut arbre de la forêt et n’en descendit plus. Sa vie durant, debout sur sa branche, les mains brassant l’air et le cœur vaillant, il tenta d’atteindre le ciel. Il passa ses nuits à contempler les étoiles et ses jours à les rêver, persuadé qu’à force d’y croire, il finirait par en cueillir quelques unes. Ce fut ainsi jusqu’à son dernier souffle. Adawado ne décrocha pas la lune, mais il ne la perdit à aucun moment de vue. Il était certain qu’elle était faite pour lui et que s’il lui était impossible de l’effleurer de ses doigts, alors qu’il en était le plus proche, c’était pour que personne d’autre ne puisse la lui ravir. Et cela suffisait à son bonheur. Le soir de sa mort, tandis qu’il s’apprêtait à fermer les yeux pour ne plus les rouvrir, il sourit une dernière fois aux étoiles qui avaient bercé son âme et toutes les étoiles vinrent à lui.

Yasmina khadra

Retirado do Facebook | Mural de Malika Bouazza

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