La femme philosophe rayée de l’Histoire | Hypatie d’Alexandrie in http://compediart.com

Connue comme la plus illustre des savantes antiques, Hypatie d’Alexandrie doit sa renommée à son sordide assassinat commis en public par des moines fanatiques. Pourtant, ce personnage fait encore l’objet aujourd’hui de nombreuses distorsions bien éloignées de la réalité historique. Retour aujourd’hui sur la véritable histoire d’une femme fascinante à plus d’un titre…

Née aux environs de 360 après Jésus-Christ dans une Alexandrie alors sous domination romaine, Hypatie suit l’enseignement de son père, le mathématicien Théon d’Alexandrie, avant de partir parfaire sa formation à Athènes où elle étudie notamment la philosophie. Quand elle revient dans sa ville natale, elle s’installe en tant que professeur, donnant des conférences publiques mais proposant aussi des cours privés aux jeunes gens de l’élite alexandrine. Son enseignement mêle mathématiques, sciences naturelle et philosophie néo-platonicienne et l’amène à devenir l’une des savantes les plus en vue d’Alexandrie à son époque. Bien qu’elle ne soit à l’origine d’aucune invention, Hypatie est reconnue pour ses brillantes qualités intellectuelles qui lui permettent d’étudier, synthétiser et commenter aussi bien des textes mathématiques que des traités astronomiques comme ceux du savant Ptolémée, un scientifique ayant vécu au début du IIème siècle à Alexandrie et étant notamment avec Aristote à l’origine de la théorie géocentrique du cosmos.

Les documents historiques au sujet d’Hypatie sont rares, et nous la connaissons surtout à travers sa correspondance avec l’un de ses disciples, Synésios, qui deviendra par la suite évêque de Ptolémaïs mais ne cessera de recourir à ses conseils intellectuels éclairés. A travers ces documents, Hypatie est présentée comme une femme très admirée tant pour sa grande intelligence que pour sa beauté et sa tempérance, restant vierge jusqu’à la fin de sa vie pour préserver sa liberté.

Pourtant, nous ne saurions sans doute rien d’Hypatie si elle n’était pas entrée dans la légende avec le sordide assassinat dont elle fut l’objet. En 415, alors qu’elle rentre chez elle, la philosophe est arrêtée par un groupe de moines fanatiques qui l’amènent dans une église où ils l’écorchent vivante avec des coquillages et des tessons de verre, avant de démembrer son corps et de le brûler sur une colline proche.

Continuar a ler