T.S. Eliot | Les Hommes creux (The Hollow Men, 1925)

Ce poème célèbre a notamment servi de référence dans des films comme « Apocalypse Now » où Kurtz (Marlon Brando) lit à voix haute The Hollow Men de T.S Eliot ou plus récemment dans le film « Control » de Anton Corbijn consacrée à la vie du chanteur de Joy Division, où Ian Curtis écrit une lettre à sa femme en citant ce poème.

LES HOMMES CREUX

I

Nous sommes les hommes creux
Les hommes empaillés
Cherchant appui ensemble
La caboche pleine de bourre. Hélas !
Nos voix desséchées, quand
Nous chuchotons ensemble
Sont sourdes, sont inanes
Comme le souffle du vent parmi le chaume sec
Comme le trottis des rats sur les tessons brisés
Dans notre cave sèche.

Silhouette sans forme, ombre décolorée,
Geste sans mouvement, force paralysée ;

Ceux qui s’en furent
Le regard droit, vers l’autre royaume de la mort
Gardent mémoire de nous – s’ils en gardent – non pas
Comme de violentes âmes perdues, mais seulement
Comme d’hommes creux
D’hommes empaillés.

II

Les yeux que je n’ose pas rencontrer dans les rêves
Au royaume de rêve de la mort
Eux, n’apparaissent pas:
Là, les yeux sont
Du soleil sur un fût de colonne brisé
Là, un arbre se balance
Et les voix sont
Dans le vent qui chante
Plus lointaines, plus solennelles
Qu’une étoile pâlissante.

Que je ne sois pas plus proche
Au royaume de rêve de la mort
Qu’encore je porte
Pareils francs déguisements: robe de rat,
Peau de corbeau, bâtons en croix
Dans un champ
Me comportant selon le vent
Pas plus proche –

Pas cette rencontre finale
Au royaume crépusculaire.

III

C’est ici la terre morte
Une terre à cactus
Ici les images de pierre
Sont dressées, ici elles reçoivent
La supplication d’une main de mort
Sous le clignotement d’une étoile pâlissante.

Est-ce ainsi
Dans l’autre royaume de la mort:
Veillant seuls
A l’heure où nous sommes
Tremblants de tendresse
Les lèvres qui voudraient baiser
Esquissent des prières à la pierre brisée.

IV

Les yeux ne sont pas ici
Il n’y a pas d’yeux ici
Dans cette vallée d’étoiles mourantes
Dans cette vallée creuse
Cette mâchoire brisée de nos royaumes perdus

En cet ultime lieu de rencontre
Nous tâtonnons ensemble
Evitant de parler
Rassemblés là sur cette plage du fleuve enflé

Sans regard, à moins que
Les yeux ne reparaissent
Telle l’étoile perpétuelle
La rose aux maints pétales
Du royaume crépusculaire de la mort
Le seul espoir
D’hommes vides.

V

Tournons autour du fi-guier
De Barbarie, de Barbarie
Tournons autour du fi-guier
Avant qu’le jour se soit levé.

Entre l’idée
Et la réalité
Entre le mouvement
Et l’acte
Tombe l’Ombre

Car Tien est le Royaume

Entre la conception
Et la création
Entre l’émotion
Et la réponse
Tombe l’Ombre

La vie est très longue

Entre le désir
Et le spasme
Entre la puissance
Et l’existence
Entre l’essence
Et la descente
Tombe l’Ombre

Car Tien est le Royaume

Car Tien est
La vie est
Car Tien est

C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
Pas sur un Boum, sur un murmure.

***

T.S. Eliot (1888-1965) – La terre vaine et autres poèmes [1922; 1976 pour la traduction française] (Éditions du Seuil, Collection Points Poésie, 2006) – Traduction de Pierre Leyris.

T.S. Eliot | La Chanson d’amour de J. Alfred Prufrock (The Love Song of J. Alfred Prufrock, 1917)

T.S. Eliot – La Chanson d’amour de J. Alfred Prufrock (The Love Song of J. Alfred Prufrock, 1917)
——
La Chanson d’amour de J. Alfred Prufrock décrit les états d’âme d’un homme dans la quarantaine, esseulé et sans amour, conscient que ses aspirations et ses envies sont beaucoup plus profondes que celles du reste du monde. L’orateur sait que les femmes ne le regarderont pas s’il n’attire pas leur attention par quelques actes violents ; il ressent la nécessité d’attirer l’attention mais craint d’être rejeté et raillé. Un des éléments thématiques principaux du poème est d’ailleurs le vieillissement : L’orateur contemple les détails de sa détérioration physique, et médite l’idée d’une mort imminente.
——
Allons-nous en donc, toi et moi,
Lorsque le soir est étendu contre le ciel
Comme un patient anesthésié sur une table :
Allons par telles rues que je sais, mi-désertes
Chuchotantes retraites
Pour les nuits sans sommeil dans les hôtels de passe
Et les bistrots à coquilles d’huîtres, jonchés de sciure :
Ces rues qui poursuivent, dirait-on, quelque dispute interminable
Avec l’insidieux propos
De te mener vers une question bouleversante…
Oh! ne demande pas : « Laquelle ? »
Allons plutôt faire notre visite.
 
Dans la pièce les femmes vont et viennent
En parlant des maîtres de Sienne.
 
Le brouillard jaune qui frotte aux vitres son échine,
Le brouillard jaune qui frotte aux vitres son museau
A couleuvré sa langue dans les recoins du soir,
A traîné sur les mares stagnantes des égouts,
A laissé choir sur son échine la suie qui choit des cheminées,
Glissé le long de la terrasse, bondi soudain,
Et voyant qu’il faisait un tendre soir d’octobre,
S’est enroulé autour de la maison, puis endormi.
 
Et pour sûr elle aura le temps,
La jaunâtre fumée qui glisse au long des rues,
De se frotter l’échine aux vitres ;
Tu auras le temps, tu auras le temps
De te préparer un visage pour les visages de rencontre ;
Le temps de mettre à mort et de créer,
Le temps qu’il faut pour les travaux et jours des mains
Qui soulèvent, puis laissent retomber une question sur ton assiette :
Temps pour toi et temps pour moi,
Temps pour cent hésitations,
Pour cent visions et révisions,
Avant de prendre une tasse de thé.
 
Dans la pièce les femmes vont et viennent
En parlant des maîtres de Sienne.
 
Et pour sûr j’aurai bien le temps
De me demander: « Oserai-je ? » et « Oserai-je ? »
Le temps de me retourner et de descendre l’escalier
Avec une couronne chauve au sommet de ma tête…
(Et l’on dira : « Mais comme ses cheveux se font rares! »)
Ma jaquette, mon faux col montant avec fermeté jusqu’au menton,
Ma cravate riche et modeste rehaussée d’une discrète épingle…
(« Voyez comme ses bras et ses jambes sont grêles ! »)
Oserai-je
Déranger l’univers ?
Une minute donne le temps
De décisions et de repentirs qu’une autre minute renverse.
 
Car je les ai connus, je les ai tous connus –
J’ai connu les soirées, les matins, les midis,
J’ai mesuré ma vie avec des cuillers à café;
Je sais les voix mourantes dans une mourante retombée
Sous la musique venue d’une pièce lointaine
Comment, dès lors, me risquerais-je ?
 
Et j’ai connu les yeux, je les ai tous connus –
Ceux qui vous rivent au moyen d’une formule
Et une fois mis en formule, une fois étalé sur une épingle,
Une fois épinglé et me tordant au mur,
Comment, dès lors, commencerais-je
A cracher les mégots de mes jours et détours ?
Comment, dès lors, me risquerais-je ?
 
Et j’ai connu les bras déjà, oui, tous connus…
Les bras cernés de bracelets et blancs et nus
(Mais sous la lampe duvetés de châtain clair !)
Est-ce un parfum de robe
Qui me fait ainsi divaguer ?
Les bras couchés sur une table, les bras qui enroulent un châle.
Devrais-je dès lors me risquer ?
Comment devrais-je commencer ?
 
Dirai-je : j’ai passé à la brune par des rues étroites,
Et j’ai vu la fumée qui s’élève de la pipe
Des hommes solitaires penchés en bras de chemise à leur fenêtre ?
 
Que n’ai-je été deux pinces ruineuses
Trottinant par le fond des mers silencieuses.
 
L’après-midi, le soir dort si paisiblement !
Lissé par de longs doigts,
Assoupi… épuisé… ou jouant le malade,
Couché sur le plancher, près de toi et de moi.
Devrais-je, après le thé, les gâteaux et les glaces,
Avoir le nerf d’exacerber l’instant jusqu’à sa crise ?
Mais bien que j’ai pleuré et jeûné, pleuré et prié,
Bien que j’ai vu ma tête (qui commence à se déplumer) offerte sur un plat,
Je ne suis pas prophète… et il n’importe guère ;
Ma grandeur, j’en ai vu le moment vaciller,
Mais j’ai vu l’éternel Laquais tenir mon pardessus et ricaner,
En un mot j’ai eu peur.
 
Aurait-ce été la peine, après tout,
Après les tasses, le thé, la marmelade d’orange
Parmi les porcelaines et quelques mots de toi et moi,
Aurait-ce été la peine
De trancher bel et bien l’affaire d’un sourire,
De triturer le monde pour en faire une boule,
De le rouler vers une question bouleversante,
De dire : « Je suis Lazare et je reviens d’entre les morts,
Je reviens pour te dire tout, je te dirai tout » –
Si certaine, arrangeant un coussin sous sa tête,
Avait dit : « Non, ce n’est pas ça du tout;
Ce n’est pas ça du tout que j’avais voulu dire. »
 
Aurait-ce été la peine, après tout,
Aurait-ce été la peine,
Après les arrière-cours, les couchers du soleil et les rues qu’on arrose,
Après les tasses de thé et les romans, après les jupes qui traînent sur le plancher –
Et ceci et tant d’autres choses ?
Ah! comment exprimer ce que je voudrais dire ?
Mais comme si une lanterne magique projetait le motif des nerfs sur un écran:
Aurait-ce été la peine si certaine,
Arrangeant un coussin ou rejetant un châle,
S’était tournée vers la fenêtre en déclarant:
« Ce n’est pas ça du tout,
Ce n’est pas ça du tout que j’avais voulu dire. »
 
Le Prince Hamlet ? Non pas, je n’ai jamais dû l’être ;
Mais un seigneur de la suite, quelqu’un
Qui peut servir à enfler un cortège
A déclencher une ou deux scènes, à conseiller
Le prince ; assurément un instrument commode,
Déférent, enchanté de se montrer utile,
Politique, méticuleux et circonspect ;
Hautement sentencieux, mais quelque peu obtus ;
Parfois, en vérité, presque grotesque –
Parfois, presque, le Fou.
 
Je vieillis, je vieillis…
Je ferai au bas de mes pantalons un retroussis.
 
Partagerai-je mes cheveux sur la nuque ? Oserai-je manger une pêche ?
Je vais mettre un pantalon blanc et me promener sur la plage.
J’ai, chacune à chacune, ouï chanter les sirènes.
 
Je ne crois guère qu’elles chanteront pour moi.
Je les ai vues monter les vagues vers le large
Peignant les blancs cheveux des vagues rebroussées
Lorsque le vent brasse l’eau blanche et bitumeuse.
 
Nous nous sommes attardés aux chambres de la mer
Près des filles de mer couronnées d’algues brunes
Mais des voix d’hommes nous réveillent et nous noient.
 
***
 
T. S. Eliot (1888-1965) – La terre vaine et autres poèmes (Points) – Traduit de l’anglais par Pierre Leyris.

A CANÇÂO DE AMOR DE J. ALFRED PRUFROCK | T. S. Eliot

Sigamos então, tu e eu,
Enquanto o poente no céu se estende
Como um paciente anestesiado sobre a mesa;
Sigamos por certas ruas quase ermas,
Através dos sussurrantes refúgios
De noites indormidas em hotéis baratos,
Ao lado de botequins onde a serragem
Às conchas das ostras se entrelaça:
Ruas que se alongam como um tedioso argumento
Cujo insidioso intento
É atrair-te a uma angustiante questão . . .
Oh, não perguntes: “Qual?”
Sigamos a cumprir nossa visita.

No saguão as mulheres vêm e vão
A falar de Miguel Ângelo.

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The Waste Land | BY T. S. ELIOT …… A TERRA DESOLADA 1922 (tradução: Ivan Junqueira)

FOR EZRA POUND
IL MIGLIOR FABBRO

I. The Burial of the Dead

April is the cruellest month, breeding
Lilacs out of the dead land, mixing
Memory and desire, stirring
Dull roots with spring rain.
Winter kept us warm, covering
Earth in forgetful snow, feeding
A little life with dried tubers.
Summer surprised us, coming over the Starnbergersee
With a shower of rain; we stopped in the colonnade,
And went on in sunlight, into the Hofgarten,
And drank coffee, and talked for an hour.
Bin gar keine Russin, stamm’ aus Litauen, echt deutsch.
And when we were children, staying at the arch-duke’s,
My cousin’s, he took me out on a sled,
And I was frightened. He said, Marie,
Marie, hold on tight. And down we went.
In the mountains, there you feel free.
I read, much of the night, and go south in the winter.

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Retrato de uma dama | T.S. Eliot

depreto

Entre a fumaça e a neblina de uma tarde de Dezembro,
Aí tens montada a cena — como deverá ser vista —
Assim: “Pertence a ti toda esta tarde”;
E quatro círios na penumbra da sala,
Quatro anéis de luz no teto a coroar nossas cabeças,
Uma atmosfera de tumba de Julieta
Propícia a que tudo se diga, ou a que nada se enuncie.
Digamos que estivéssemos a ouvir o derradeiro polonês
A transmitir os Prelúdios com a ponta de seus dedos e cabelos.
“Tão íntimo este Chopin que julgo deveria sua alma
Ressuscitar apenas entre amigos,
Uns dois ou três, talvez, que sequer lhe roçariam o viço
Polido e arranhado nesta sala de concertos.”
— E de fato as conversas deslizam de mansinho
Entre veleidades e suspiros a custo reprimidos
Em meio a tíbios timbres de violinos
Acompanhados de arcaicos cornetins
E principiam.
“Não sabeis o quanto eles significam para mim, meus amigos,
E como é raro, estranho e raro, encontrar
Numa vida feita de tanto entulho, tanto resto e retalho
(Pois na verdade o odeio… sabes? Não és cego!
Como és vivo e subtil!),
Um amigo que possui tais qualidades,
Que possui e oferece
Tais qualidades sobre as quais arde a amizade.
O quanto importa que te diga isto
— Sem tais amizades — a vida, que cauchemar!

Entre os volteios dos violinos
E as arietas
Dos ásperos cornetins
Um obscuro tantã em meu cérebro começa
Absurdamente a percutir o seu prelúdio,
Obstinada salmodia:
No mínimo, uma estrita “nota imprecisa”.
— Respiremos um pouco, no torpor de uma tragada,
Admiremos os monumentos,
Falemos sobre os fatos mais recentes,
Acertemos nossos relógios pelos relógios das praças.
E sentemo-nos então, por meia hora, a beber nossa cerveja.

II

Agora que florescem os lilases,
Um vaso de lilases tem ela em seu quarto
E um deles trança entre os dedos enquanto fala.
“Ah, meu caro, não sabes, não sabes
O que é a vida, tu, que a subjugas em tuas mãos”
(Lentamente a retorcer o talo de um lilás);
“Deixas que de ti a vida flua, deixas que ela flua
E cruel é a juventude, e nenhum remorso tem
E sorri perante aquilo que sequer consegue ver.”
Sorrio, claro está.
E continuo a tomar chá.
“Mas com aqueles poentes de Abril, que de algum modo recordam
Minha vida já sepulta, e Paris na primavera,
Sinto uma paz infinita, e vejo o mundo
Esplêndido e jovem afinal.”
A voz retorna como a insistente atonia
De um violino quebrado numa tarde de agosto:
“Sempre estou certa de que entendes
Meus sentimentos, sempre certa de que os sentes,
Certa de que, na outra borda do abismo, alcances tua mão.
És invulnerável, não tens o calcanhar de Aquiles.
Vais em frente e, quando triunfas, podes dizer: aqui muitos falharam.
Mas que tenho eu, que tenho eu, meu caro,
Para dar-te que possas receber de mim?
Amizade e simpatia apenas
De quem já quase chega ao fim da vida.
Estarei sentada aqui servindo chá aos amigos…”
Ponho meu chapéu: como posso, pusilânime, exigir satisfações
Por haver ela dito o que me disse?
Me encontrarás todas as manhãs nos jardins públicos
A ler histórias em quadradinhos e a página desportiva.
Em particular, anoto:
Uma condessa inglesa sobe ao palco,
Um grego é morto num bailado polonês,
Outro acusado de desfalque bancário confessou.
Mantenho minha postura
E mantenho-me controlado
Salvo se um realejo, a martelar mecânico uma escala,
Repisa uma cediça canção familiar
Com o aroma de jacintos a fluir pelo jardim
Relembrando coisas que alguém já desejou.
Estarão certas ou erradas tais ideias?

III

Cai a noite de Outubro; regressando como outrora,
Excepto por uma leve sensação de estar inquieto,
Galgo os degraus e giro a maçaneta da porta
E sinto como se houvesse subido de quatro as escadas.
“Com que então viajas? E quando voltas?
Ora, que pergunta mais tola!
Dificilmente o saberias.
Hás de achar muito o que aprender lá fora.”
Caiu-me lento o sorriso entre objectos antigos.
“Poderás talvez escrever-me?”
Por um segundo subiu-me o sangue à cabeça
Como se assim eu calculasse este momento.
“Tenho-me surpreendido com frequência ultimamente
(Mas nossos princípios ignoram sempre nossos fins!)
Por jamais nos havermos tornado amigos.”
Senti-me como quem sorrisse, e ao voltar percebi,
De repente, sua vítrea expressão.
Perdi todo o controle; e em trevas na verdade mergulhamos.
“Eu disse o mesmo para todos, todos os nossos amigos,
Estavam todos certos de que nossos sentimentos
Poderiam conjugar-se tão intimamente!
Eu mesma dificilmente o entendo.
Deixemos que isto fique agora à sua sorte.
Escreverás, de quando em vez.
E talvez nem demores tanto a fazê-lo.
Estarei sentada aqui, servindo chá aos amigos.”
E devo então trocar de forma a cada instante
Para dar-lhe afinal uma expressão… dançar, dançar
Como faria um urso bailarino,
Tagarelar como um papagaio, rilhar os dentes como um bugio.
Respiremos um pouco, no torpor de uma tragada.
Bem! E se ela morresse numa tarde qualquer,
Numa tarde enevoada e cinzenta, num encardido e róseo crepúsculo;
Se ela morresse e me deixasse aqui sentado, a caneta entre os dedos.
A névoa a cair sobre os telhados;
Por um momento me perco em dúvidas,
Já que não sei o que sentir ou se o entendo,
Se sou um sábio ou simplesmente um tolo, cedo ou tarde…
Não colheria ela algum lucro, afinal?
Essa melodia culmina com uma “agonia de outono”
E já que aqui falamos de agonia
— Algum direito a sorrir eu teria?

T.S. Eliot