Sartre : “L’enfer, c’est les autres”

Ce n’est pas une guerre de tous contre tous que dépeint Sartre, mais un drame intérieur à la conscience, qui se découvre exposée au regard d’autrui. Explications. Par Sébastien Blanc

« L’enfer, c’est les autres. » Cette phrase de Huis clos de Sartre prête à contresens. On la comprend souvent comme simple modulation de la phrase tout aussi célèbre de Hobbes : «  L’homme est un loup pour l’homme.  » Pourtant, ce n’est pas une guerre de tous contre tous que dépeint Sartre, c’est un drame intérieur à la conscience, par quoi elle se découvre exposée au regard d’autrui. Pour le saisir, il faut revenir à ce que dit Garcin, l’un des trois personnages de la pièce, à la fin de Huis clos : «  Tous ces regards qui me mangent. […] Pas besoin de gril, l’enfer c’est les autres.  » L’enfer ne relève pas de la torture physique, mais du fait de ne jamais pouvoir s’extraire du jugement d’autrui.

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