Espinosa | Segunda Edição das “Obras Completas” em França | in Pléiade

A Pléiade, a mais considerada e prestigiada colecção em França, re-edita as obras completas do nosso Bento de Espinosa. Esta reedição (a primeira edição data de 1954) não é, contudo, uma cópia da anterior. É totalmente nova e inovadora.

Espinosa é filho de portugueses que se fixaram nos Países Baixos, fugindo às odiosas e bárbaras perseguições da Inquisição aos suspeitos de judaísmo. O seu mestre foi o filósofo português Uriel da Costa, também fugido aos mesmos esbirros. A sua língua materna era o português. E, no entanto, o criador da ideia filosófica de Liberdade e um dos grandes filósofos (senão, mesmo, o maior) da história da Europa continua a não ter as suas obras completas disponíveis na sua língua materna. Uma lacuna sem perdão… E uma falha terrível e muito lamentável no “softpower” de Portugal.

Libération: Spinosa, «ami du genre humain» mutant

Le philosophe d’Amsterdam voit ses œuvres complètes publiées une deuxième fois dans la Pléiade. Soixante-huit ans après la première édition, l’auteur de «l’Ethique» apparaît encore plus radical, à la lumière des lectures et exégèses menées depuis.

Est-ce fréquent qu’une prestigieuse collection – une institution – accueille en son sein, par deux fois, les œuvres complètes d’un même auteur ? C’est le cas de Spinosa, qui fait son entrée dans la bibliothèque de la Pléiade déjà en 1954, dans la version de Roland Caillois, Madeleine Francès et Robert Misrahi, et qui s’y retrouve de nouveau aujourd’hui, dans une édition impeccable (incluant, outre tous les textes évidemment, la Correspondance et le plus rare Précis de grammaire de la langue hébraïque), publiée sous la direction de Bernard Pautrat.

Si on ne peut voir là un doublon, c’est qu’il ne s’agit pas du même Spinosa, au sens où, en soixante-dix ans, il a totalement muté sous l’effet de l’«abondance inhabituelle» de lectures et d’exégèses qui ont été faites de son œuvre. Un seul exemple, le Traité politique: il a été longtemps «négligé, voire méprisé par les éditeurs, traducteurs, et même les doctes», alors qu’est évidente sa «fécondité subversive», insupportable à ceux qui n’aiment ni la vérité ni la liberté.

D’une certaine manière, c’est un Spinosa plus «radical» qui est apparu, dont la pensée s’avère irréductible à des formules «percutantes et faciles à retenir» : «philosophe de la joie», «conatus», «persévérer dans son être», «passions tristes», etc. Une pensée construite comme l’ingénieur construit une machine complexe, qui exige qu’on ne «saute» aucun rouage, aucune transition, aucun raccord, si on veut comp …..

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