Un poème que j’ai écrit pour la grande poétesse syrienne Maram Al Masri, mon amie très chére, après une des prémières fois que je l’ai vu et entendu, en lisant sa poésie douloureuse et tragique, en parlant de son bien aimé pays: la Syria. Ici je laisse les deux versions, la portugaise et la traduction.
 

 

TODO O CANTO DESTE POEMA

para Maram al Massri

Olhamo-nos,
meço a ternura do teu corpo, da tua pele
que resplende na tarde.

Dói-me o brilho do teu olhar,
a luz que nele se desenha
e cai sobre mim.

Ergues-te contra esse muro
dos homens sem esperança.
Inspiras e é como se soprasses a tua dor,
as marcas de sangue do passado.

Não existe uma única palavra,
um nome que redima as tuas lágrimas,
caindo, ao som da palavra “liberdade”.
É uma ponta de fogo
que se suspende
sobre as cabeças dos homens sem dó.

E lembro quantas mulheres,
corpos violados, humilhados,
no segredo das casas de terra,
sonhos esventrados, decepados,
entre os dedos da vida.

Todo o canto deste poema não dirá
a decapitação do sonho na planura do deserto
elas chorarão os filhos, que se alimentam
do leite da morte, nas marcas de uma morte anunciada,
entre a humilhação da guerra
e a ternura de um corpo, abandonado ao amor.

Iraque, Palestina, Sudão,
quantas mulheres desconhecem esse nome
que, silenciosamente, te faz chorar, roubando-te
à luz da manhã, à construção do dia esperado.

O passado é um animal que teima
contra as águas do presente,
um monstro obscuro emergindo a cada passo
e recomeças o poema,
palavras que se espalham em teu redor
palavras que te invadem a boca, que te asfixiam,
palavras que nos matam.
Recorda as mulheres, sim,
recorda-as no silêncio, não digas nada

não prometas, não evoques.
A verdade é um fusil que veio do deserto,
uma sombra que cresce no meio-dia cruel
a morte jorra e a mulher é o corpo sem vida
que apodrece ao sol.

Não ouses a palavra.

MJC

TOUT LE CHANT DE CE POÈME

Pour Maram al Masri

Nous nous regardons
Et je mesure la tendresse de ton corps, de ta peau
Que scintille dans le jour.

L’éclat de ton regard me fait mal,
La lumière que s’y dessine
Et tombe sur moi.

Tu te lèves contre ce mur
Des hommes sans espoir
Tu inspires comme si tu soufflais ta douleur,
Les marques du sang du passé.

Il n’existe pas un seul mot,
Un nom qui puisse sauver tes larmes,
En tombant sous le son de cette parole « liberté ».
C’est une pointe de feu
Qui se suspend
Sur les têtes des hommes sans compassion.

Et j’évoque combien de femmes,
Des corps violés, humiliés,
Dans le secret des maisons de terre,
Des rêves violés, coupés,
Entre les doigts de la vie.

Tout le chant de ce poème ne dira pas
La décapitation du rêve au plein désert
Elles pleureront ses fils, que s’ont nourrit
Du lait de la mort, dans les traces d’une mort annoncée,
Entre l’humiliation de la guerre
Et la tendresse d’un corps, abandonné à l’amour.

Iraq, Palestine, Soudan,
Combien des femmes ignorent ce nom
Que, en silence, t’a fait pleurer, en te volant
À la lumière du matin, à la construction du jour attendu.

Le passé c’est un animal que s’obstine
Contre les eaux du présent,
Un monstre obscur qu’émerge à chaque pas
Et tu recommences le poème,

Des paroles qui se répandent autour de toi
Des paroles qui t’envahissent la bouche, qui t’étouffent,
Des paroles que nous tuent.
Rappelle-toi les femmes, oui,
Rappelle-toi les femmes dans le silence, ne dites rien.

Ne promets pas, n’évoques pas.
La vérité c’est un fusil qui est venu du désert,
Un ombre qui grandit à midi cruel
La mort jaillisse et la femme est le corps sans vie
Qui périt au soleil.

N’oses pas la parole.

MJC

Retirado do Facebook | Mural de Maria Cantinho